Bolewa Sabourin a vécu une enfance chaotique entre la France et la République Démocratique du Congo (RDC). A l’adolescence, il se retrouve à la rue. Mais à force de ténacité et grâce à sa passion pour la danse, il rebondit et décroche un master en sciences politiques. Aujourd’hui et après une rencontre marquante avec Denis Mukwege, un gynécologue qui soigne les femmes victimes de violences sexuelles en RDC, il développe le projet “Re-création” qui associe la danse à la psychothérapie pour aider ces femmes à se réapproprier leur corps. Avec lui, nous avons parlé du lien entre reconstruction psychologique et mouvement, de résilience et de courage.
J’ai co-fondé LOBA avec mon ami William Njaboum avec l’envie de prendre la parole et de la donner à d’autres. On est parti du constat que parfois les mots ne suffisaient pas, soit parce qu’il y a une difficulté à s’exprimer, soit parce que les maux sont trop forts.
En mettant l’art et en l'occurrence la danse au service de la cité, on offre de nouveaux moyens d’expression à celles et ceux qui en ont besoin. L’art peut alors rassembler, créer du lien social mais aussi soigner.
Il s’agit de mettre l’art au service de la santé. Pour cela, nous créons un binôme composé d’un danseur et d’un psychothérapeute qui interviennent lors d’ateliers collectifs de deux heures où alternent moments de danse et groupe de parole. Les deux se nourrissent.
Dans la mise en mouvement, il y a du plaisir, on libère de la dopamine, de l’endorphine. Suite à quoi, tout le monde est plus à l’aise, plus détendu et cela va contribuer à la richesse des échanges, à libérer la parole. Dans l’autre sens, on va se servir de ce qui est partagé, des mots et les mettre en mouvement, leur trouver une expression corporelle pour les incarner physiquement.
Il s’agit de mettre l’art au service de la santé.
On n’a jamais vu un corps sans esprit ou l’inverse. Les gens les plus brillants ont un corps y compris Stephen Hawking. Les deux sont intrinsèquement liés. Le corps, c’est notre premier outil de pensée. Prenez un nourrisson, il ne peut pas rationaliser, analyser. Pourtant, il a une intelligence qui s’exprime à travers son corps. Le corps, c’est notre première antenne.
Ensuite, on réfléchit en fonction de notre corps, de nos capacités, de notre genre... Le corps façonne notre expérience du monde. Selon que l’on soit grand ou petit, homme ou femme, valide ou en fauteuil, nos opportunités et contraintes seront différentes.
Il y a donc un milliard de raisons qui me poussent à toujours penser l’esprit avec le corps. Observer la langue est aussi un bon moyen de se rendre compte du lien étroit entre corps et esprit. La langue française est peuplée de références au corps : en avoir plein le dos, prendre à bras-le-corps, avoir l’eau à la bouche, etc. Au force de les dire, on les banalise mais elles sont autant d’indications de manifestations corporelles traitées par l’esprit.
Le corps façonne notre expérience du monde. Selon que l’on soit grand ou petit, homme ou femme, valide ou en fauteuil, nos opportunités et contraintes seront différentes.
La résilience, c’est savoir danser sous la pluie. La pluie, c’est ce que l’on ne choisit pas, ce que l’on subit. Et la danse représente le mouvement et la joie. Au Congo, les pluies sont plus chaudes et on est moins réticent qu’en France à pouvoir se réjouir de danser sous la pluie.
Le corps en mouvement est le médicament qui nous évite de rester mentalement bloqué. Il est impossible d’avoir un esprit statique quand le corps est en mouvement. Un esprit qui se fige, c’est un esprit qui meurt lentement et se met en danger. Pour rebondir, il s’agit de rester en mouvement, un mouvement que je choisis au maximum, dans le corps et dans l’esprit.
Le corps en mouvement est le médicament qui nous évite de rester mentalement bloqué.
J’ai envie de leur dire et de leur souhaiter ce que me partagent les femmes avec qui je travaille lors des ateliers :
Une histoire individuelle difficile peut être dépassée et même apporter du bonheur à d’autres.
Un entretien avec Gladys, référente handicap sur les séjours : elle nous parle de ce rôle, des conseils qu'elle donne aux personnes handicapées qui n'ont pas encore apprivoisé leur handicap et aux valides qui le découvrent ainsi que du pourquoi de son engagement bénévole.
L’accompagnement individuel est coordonné par un travailleur social de l’association et co-construit avec le bénéficiaire. Il prend en compte ses besoins avec en perspective son potentiel et ses compétences.
Découvrez la première excursion en pleine montagne organisée par CLA en mixité handi-valides !