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Témoignages

Amour, handicap et acceptation de soi. Témoignage. (1/3)

Il n’est pas toujours facile d’envisager une vie amoureuse heureuse après un accident de la vie car les peurs sont nombreuses : la crainte de ne plus être en mesure de plaire, la peur d’être une charge, l’appréhension du regard des autres, etc. De la séduction à la cohabitation, le parcours peut sembler bien ardu. Pourtant, nombreuses sont les personnes en situation de handicap qui sont épanouies et en couple. Pour inspirer les personnes handicapées comme les personnes valides, nous vous proposons une série de portraits autour de l'amour et du handicap.

Oksana et son compagnon
Oksana et son compagnonAfficher la vidéo
Oksana et son compagnon

Bonjour Oksana. Pour commencer, est-ce que tu veux bien nous partager ta biographie amoureuse ?

Je suis passée par plein d’étapes ! J’ai rencontré mon premier copain quelques mois après mon accident, en centre de rééducation. On s’aimait beaucoup mais j’étais très insécurisée. J’avais tout le temps peur qu’il me quitte pour une autre fille, je n’avais pas encore pleinement apprivoisé mon handicap et lui aussi avait un certain nombre de soucis à régler. Bref, cette histoire a duré un an et demi et j’ai fini par le quitter… par peur qu’il me quitte !

Puis, j’ai rencontré une personne en fauteuil. Et j’en retiens notamment que le quotidien d’un couple en fauteuil n’est pas évident du point de vue pratique. Cette histoire s’est terminée au bout d’un an.

Ensuite, j’ai eu une relation à distance avec un italien. Cette relation m’a propulsé du point de vue de l’autonomie : j’ai eu à prendre l’avion seule, j’ai appris à voyager dans des conditions non adaptées, etc. La distance a néanmoins mis fin à la relation.

Aujourd’hui, je vis avec mon premier copain ! Grâce à ces expériences, j’ai gagné en maturité, et j’ai pris confiance dans le fait de pouvoir plaire. Alors quand j’ai parlé à mes copines de mon envie de reprendre contact avec lui, elles m’ont encouragé à foncer ! Je me dis aujourd’hui que l’on s’était rencontré trop tôt et que j’avais besoin de vivre mes expériences pour pouvoir me lancer pleinement dans cette relation.

Quels sont d’après toi les freins à lever et les bonnes pratiques à avoir pour envisager le couple lorsque l’on est en fauteuil ?

Parmi les freins, je dirais qu’il y a le regard des autres. Pour moi, l’étape de la rencontre des copains de mon mec a toujours été une phobie. Alors que ça s’est toujours bien passé ! C’est en réalisant ça que j’ai compris que les freins étaient avant tout dans ma tête.

Ensuite, c’est important de clarifier le rôle de chacun dans le couple. Il sait qu’il n’est pas mon soignant, que sa place c’est d’être mon copain mais que certaines choses vont s'entremêler. Par exemple, lorsque je me suis faite opérée, il a dû prendre à sa charge un certain nombre de choses. Ça fonctionne tant que cela reste temporaire.

Un autre point important c’est d’être en mesure de reconnaître ses limites, de les exprimer et construire à partir de ça. Par exemple, au quotidien, je peux nettoyer la table mais je ne peux pas passer l’aspirateur ou changer les draps. C’est bien de le clarifier. Un autre exemple : j’ai beaucoup de copains qui font des périples en van. C’est tentant bien sûr mais pour moi, c’est épuisant, cela me met en situation de dépendance et c’est vite inconfortable pour tout le monde. Désormais, je sais que la vie d’aventure ne me convient que sur de très courtes périodes. Vouloir en faire trop, c’est prendre le risque de s’épuiser. C’est important de préserver la santé des deux.

Finalement, il s’agit à chaque fois de maintenir un bon niveau de communication, mais n’est-ce pas le cas pour tous les couples ?

Quels conseils aurais-tu envie de donner aux femmes en situation de handicap ?

Déjà, j’aimerais leur dire que le travail de reconstruction prend du temps, des années même. Ce qui ne veut pas dire que l’on doit s’empêcher de vivre quoi que ce soit pendant ce temps-là, mais il faut aussi savoir faire preuve de patience. Moi ça m’a pris 3 ans pour être bien dans mes pompes !

Ensuite j’ai envie de les encourager à assumer le fauteuil le plus possible. Plus tu l’assumes, plus le handicap est facile à vivre. On n’a pas à s’excuser d’être là ! Ce n’est pas toujours évident mais on a tout à gagner à s’assumer et à renvoyer du positif.

Avant même d’assumer le fauteuil, et cela vaut pour tout le monde, il y a un vrai travail à faire pour s’aimer soi-même. C’est vraiment ce que j’ai compris avec mes expériences : si tu n’es pas bien avec toi même, tu n’es pas en mesure d’aimer l’autre correctement car tu ne mets pas les attentes au bon endroit.

Quel a été le rôle de l’entourage ?

Déjà, je crois que pour être bien dans son couple il faut trouver l’équilibre dans tous les pans de sa vie : amitié, famille, vie professionnelle. Les fondations sont très importantes.

Et puis, cela me semble essentiel d’avoir accès à des espaces d’échange que ce soit avec les copains et les copines ou la famille : car ils sont aussi là pour aider à prendre du recul, donner des conseils.

Je suis convaincue que le soutien de mon entourage a été essentiel, vital même !

Qu’est-ce qui fait la force d’une relation handi-valide ?

En premier, ce qui me vient, c’est l’ouverture d’esprit que tu cultives grâce à la différence. Si tu fondes un foyer, cela peut être une grande force pour les enfants.

Ensuite, je crois que le handicap apprend à relativiser et forge une force de caractère. A condition que tu aies fait ce travail qui te permette d’être bien avec toi-même, les problèmes du quotidien du couple seront finalement assez basiques et faciles à dépasser.

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